10/27/2006

Féminisme!


Mon Hibou m’a avertie : je risque bien de me faire passer pour une anti-féministe avec mon message précédent, en particulier à cause de l'image. Ah, mais je suis féministe! Je crois qu’il est temps de célébrer enfin nos grands-mères, leurs trucs, astuces et gros bon sens ! Je m’intéresse à la vie des femmes d’autrefois car je crois que leur approche culinaire et ménagère était plus respectueuse de l’environnement et de la santé des enfants. Si les hommes souhaitent s’en inspirer, ils sont les bienvenus mais je ne me fais pas d’illusions…

Paradoxe : La cuisine de nos grand-mères était beaucoup plus adaptée à notre mode de vie actif que peut l’être un certain type de gastronomie un tantinet prétentieuse et fort prisée de nos contemporains (bavette de chevreuil au confit d’oignons et aux petites baies macérées dans le vinaigre de framboise). La cuisine d’autrefois était certes peu sophistiquée, et pas toujours adaptée aux connaissances actuelles en nutrition ainsi qu’à l’éventail de produits disponibles au supermarché. Mais elle avait le mérite d’être rassembleuse, économique, pratique et rapide. Et sans doute moins obésogène…
Alors cessons de crier à l’anti-féminisme et intéressons-nous plutôt à ces femmes…Les femmes au foyer d’autrefois ne passaient pas la journée à cuisiner. Elles devaient donc préparer des plats rapides ou qui au contraire mijotaient longtemps pendant qu’elles s’affairaient à d’autres tâches. Un emblème de la cuisine de la femme au foyer : Le livre de cuisine ‘La cuisinière Five Roses’! J’ai récemment acheté un exemplaire de 1960 sur e-bay. Ma mère possède un exemplaire plus récent des années 70 avec lequel j’ai grandi, d’où ma nostalgie. Certaines des recettes sont devenues des classiques au fil des ans et vous les retrouverez sur le site de la compagnie :
http://www.fiveroses.ca/

Voici une recette tirée de mon vieil exemplaire :

Pain brun hygiénique

2 tasses de Farine (euh, Five Roses)
1 c. à thé de poudre à pâte
1 1/2c. à thé de sel
2c. à thé rases de soda à pâte (bicarbonatede soude)
3 tasses (ou moins) de lait sûr ou de lait de beurre
2 tasses de farine de blé entier
1 tasse de son
¼ tasse de miel, de sirop ou de mélasse

Mélanger et cuire selon les instructions. Four à 350 oF. Cuisson 1 heure ou 1 ¼. Quantité : 2 pains. Laisse reposer la pâte 20 minutes dans un endroit chaud avant la cuisson. On peut substituer 1 tasse d’avoine à 1 tasse de farine de blé entier. La farine d’avoine donne une saveur fort appétissante.

Service vs servitude

Image de : http://collectdolls.about.com

Ces deux dernières décennies, il s’est publié nombre de livres de psychologie ayant pour thème ‘ces femmes qui aiment trop’. On a dit et redit aux femmes de penser à elles avant tout. L’indépendance et l’auto-détermination sont en soi très valables, voire essentielles dans un monde instable pour les couples et la famille, où il importe de pouvoir compter sur soi-même, en particulier sur le plan financier. Cela dit, ce message, interprété dans son intégralité, m’irrite de plus en plus. Au fil de conversations avec des femmes issues de différents milieux socio-économiques, je découvre que plusieurs rêvent de passer plus de temps auprès des leurs, qu’elles prennent véritablement plaisir à s'occuper de leur famille, mais expriment ce rêve comme un tabou, car on leur enseigne à se valoriser autrement, par des activités plus profitables, plus productives, du moins au sens où on l’entend dans le monde occidental. C’est comme si on confondait service et servitude, comme si le temps passé à aider l’autre s’opposait à toute croissance personnelle.

Un appel


Un jour, une petite chouette quitta sa verte forêt pour la grande ville afin de suivre sa famille. Bien que sa ville soit peut-être la plus confortable du monde, la chouette ne s’y acclimata jamais tout à fait. Elle dut se résoudre néanmoins à partager son territoire avec une multitude d’oiseaux urbains. Ainsi, elle apprit à cogner des ailes pour prendre sa place, à se pavaner avec des plumes artificielles et coûteuses, à se compliquer l’existence à courir les magasins, les happenings, les foules de pies et de paons. Elle en oublia même de s’envoler sagement hors de la ville, quelques heures ici et là, le temps de reprendre son souffle parmi les pommiers et les monts enneigés. Il y a deux ans, la chouette fit la connaissance d’un grand hibou blond, doux et imaginatif, lui aussi né au creux d’une forêt. Depuis, au fil de leurs conversations d’amoureux, le hibou blond et la chouette se remémorent tour à tour le chant printanier des grenouilles des marais, le craquement des vieilles branches d’arbre, le chuchotement du vent passant dans les feuillages, celui qui fait s’endormir jusqu’aux oiseaux de nuit… Plus la chouette se souvient d’où elle vient, moins elle aime où elle est. Mais, son gagne-pain et son hibou adoré la retiennent à la ville. ‘Eh bien, si je ne peux aller à la forêt de mon enfance’, dit-elle, ‘c’est elle qui viendra à moi! Je sais ce que je dois faire! Je créerai univers digne de la forêt et du monde merveilleux de mon enfance! Je le partagerai avec d’autres oiseaux et ainsi, peut-être la forêt, mise en confiance, acceptera t-elle de s’approcher un peu ?’ Ainsi est né ce journal. Un appel au bon vieux temps…