7/05/2007

Laver la vaisselle pour laver la vaisselle!!


Tranquillement, le thème de ce blog se précise, du moins, je l'espère. Je crois que j'essaie de vivre sereinement, avec joie et simplicité et que je souhaite partager mes tentatives avec d'autres. Ma vie est très remplie comme toutes vos vies sans doute! Je tends à accomplir mes tâches avec hâte, l'esprit ailleurs. Ex. J'essaie de compléter les tâches domestiques le plus rapidement possible pour enfin, enfin, faire autre chose de plus intéressant. Vivement un peu de broderie me dis-je en faisant la vaisselle. Enfin, après 2 heures de ménage, j'aurai du temps pour moi. Laver la vaisselle n'est pas un moment qui m'appartient. Je vis donc presque toujours dans l'attente du rare et béni moment de liberté. Finalement, je n'ai jamais de temps pour moi! Je cours après le moment qui suit le présent, toujours, en vain.

Or, Thich Nhât Hanh, moine bouddhiste, dit qu'il faut faire la vaisselle pour laver la vaisselle. Qu'il faut transformer chaque moment de la vie en un moment pour soi. Donc, laver la vaisselle avec sa pleine conscience, avec pleine acceptation, l'esprit dans le lavage de vaisselle et pas ailleurs! En vivant ainsi, chaque moment de la vie peut nous nourrir, nous apprendre quelque chose et nous appartenir.

J'ai bien du mal à suivre le précepte de Thich Nhât Hanh. Mais j'y arrive à l'occasion. Et lorsque j'y arrive, ah, ce que la vie m'apparaît lumineuse et bienfaisante! Ces derniers mois, j'entrevois furtivement cette lumière lors des visites à mon père. Ce dernier a 82 ans et souffre de sénilité modérée depuis plusieurs années. Je le visite environ une fois par semaine dans sa résidence pour personnes âgées. Jusqu'à récemment, le visiter me semblait ardu, pénible, déprimant, déstabilisant (car je contemple à la fois ma propre vieillesse et mon adolescence malheureuse). J'ai néanmoins décidé de transformer chaque moment auprès de mon père en un moment pour moi. Que puis-je apprendre de mon père ? Que puis-je apprendre de tous ces vieillards qui vivent avec lui ? Que puis-je apprendre des infirmières et préposés qui le soignent si bien ?

Et là, quelque chose se produit peu à peu : au que puis-je apprendre s'ajoute... que puis-je donner... C'est tout faible, tout discret encore mais j'ai envie de faire plus ample connaissances avec les amis gériatriques de mon père. Je vous tiens au courant de la suite et vous montrerai aussi des photos de mon papa.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

C'est très profond ! Bravo et merci...