7/26/2007

Un étranger qui pleure...


Dilemme moral : Qu'est-ce qu'on fait quand on voit un pur étranger verser des larmes dans l'autobus, le métro ou tout autre lieu public ? Doit-on aborder cette personne et lui demander ce qui ne va pas ? Lui offrir un mouchoir ? L'ignorer ? Qu'en pensez-vous ? En tous les cas, si on choisit de ne pas lui adresser une parole de réconfort, vaut mieux la laisser exprimer ses émotions en paix plutôt que de la dévisager avec impertinence.

La vie urbaine nous amène à croiser tous les jours des centaines d'inconnus - comment démontrer (ou même ressentir) de l'empathie envers chaque être humain rencontré sur notre route ? À moins d'avoir choisi la voie religieuse et d'avoir fait voeu d'embrasser toute l'humanité, je doute qu'on puisse s'intéresser au sort de chacun sans s'épuiser moralement.

L'anonymat urbain est à la fois réconfortant et monstrueux. Lors d'une période très difficile de ma vie, il m'est arrivé de broyer du noir pendant le trajet quotidien de métro et d'autobus. Je me perdais dans de tristes pensées entre deux arrêts. Qu'importe si j'avais une tête d'enterrement, on me laissait tranquille, je n'existais pas. Une fois, un jeune homme m'a surprise les yeux rougis et m'a demandé s'il pouvait m'aider. J'ai ressenti de la honte d'avoir été surprise en larmes et de l'étonnement vis-à-vis son intérêt pour moi. Je l'ai envoyé paître. Pourtant, c'est son intérêt qui était normal, pas l'indifférence des autres passagers... Le pauvre, peut-être ai-je durci son coeur en rejetant sa sollicitude.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Salut,

Ton fidel lecteur récidive et laisse un nouveau commentaire... Que faire lorsque la tristesse d'une personne se manifeste?

C'est du cas par cas... Dépendant de son humeur et de qui pleure et de la situation, je pourrais choisir d'intervenir ou de ne pas m'en mêler.

Les gens assez tristes pour laisser paraître leur peine peuvent espérer ou grandement apprécier, ne fusse que pour quelques instants, une oreille complaisante - le message caché serait, vous n'êtes pas seul, votre tristesse ne laisse pas tous indifférent ou comprenez mieux votre chagrin en le verbalisant...

Ma première tendance serait donc d'interagir, ne fusse qu'en cherchant à croiser le regard de l'être enn pleurs.

Le pire qui puisse arriver serait un "De quoi je me mêle" catégorique et j'en serai fort surpris. La réaction serait plutôt un poli "Non merci, ça va..." et chacun continue son chemin.

Mais il possible aussi que cette personne éplorée confie quelques mots, quelques bribes de son désarroi. Peut-être aurez vous alors le sentiment d'avoir aidé emmaganiserai un léger sourrire qui ensolleilera votre journée.

C'est un beau thème pour réfléchir... Quel fascinant Univers que celui des autres...

Y