9/26/2007

Un long parcours vers le shampoing

Raton-laveur ahuri après une séance de magasinage.

Je me répugne à acheter des cosmétiques de luxe. Cette industrie est une arnaque. Mais il y a une exception dans ma vie et c'est un shampoing d'une compagnie américaine. Un fantastique shampoing naturel! Mes cheveux me remercient après chaque utilisation. Il est cher mais il en vaut vraiment la peine.

L'achat de ce shampoing constitue une rare occasion pour moi d'entrer dans une boutique de cosmétiques de luxe. De toute évidence, je ne suis du tout à ma place dans cet environnement. Je suis coincée, mal à l'aise, je m'y sens toujours radin.

Le weekend dernier, après une pénible semaine au travail, je me rends au centre-ville de Montréal pour faire un peu de shopping. Je suis épuisée, rien ne va, je broie du noir, il fait chaud, c'est pollué, mes yeux sont rouges de fatigue et de la pollution. Mes yeux n'en peuvent plus. Ils coulent. Le mascara aussi. J'essuie le dégât avec un peu de salive devant le miroir d'un grand magasin mais le mascara est collé sur la peau. Rien n'y fait. Je me décide à terminer mon shopping rapidement et à rentrer chez moi ASAP.

Entrée dans le magasin de cosmétiques. Direction 'Shampoings'. Localisation du shampoing préféré. Direction la caisse. Résultat espéré : payer rapidement et déguerpir. Résultat obtenu :

- Madame, puis-je vous aider ?

Ah non. Ah non... La paix, la paix.

- Merci. Je voudrais payer.

- Avez-vous trouvé tout ce que vous cherchiez?

- Oui, merci. Je vais payer.

- Vous savez qu'en achetant le contenant d'un litre au lieu du 250ml, vous économisez 30% ?

-Ah oui, pourquoi pas.

Je capitule. Direction 'shampoings'. Je prends le contenant d'un litre, direction la caisse. Je sors la carte de crédit de mon portefeuille.

- Avez-vous songé à vous procurer notre conditionneur pour cheveux ?

Longue explication sur les vertus du conditionneur.

- Euh, merci mais pas aujourd'hui. Le shampoing suffira. Il est génial et me suffit. Puis-je payer ?

On me dévisage avec intérêt et sollicitude. Je donne ma carte de crédit.

- Madame, vous savez que nous offrons des cours de maquillage. Voici une brochure. Ces cours sont gratuits...

J'aperçois le reflet de mon visage dans le miroir derrière la caisse et observe que j'ai l'air d'un sacré raton-laveur ahuri avec tout ce mascara sous les yeux. Mais je n'ai pas besoin de cours de maquillage. Polie, je dis merci, comme c'est intéressant! et prends la brochure. Je commence à devenir un peu nerveuse, marmonne que 'Vous savez, c'est vendredi, quelle dure semaine, mes yeux gna gna...', ai hâte de payer et de m'en aller. Je fixe les mains de la vendeuse tenant ma carte de crédit. Vite, vite, terminons la transaction, je veux être liiiiibre.

- Nous offrons aussi des massages... Vous trouverez l'information dans la brochure.

Oui, je sais, j'ai l'air stressée. J'ai envie de pleurer. Mais mon salaire ne me permet pas des massages dans des boutiques de luxe. La transaction est terminée. Je marmonne des idioties, suis complètement décoordonnée dans mes mouvements, ris, sors du magasin presqu'en titubant et en marmonnant bye-bye à la vendeuse. La vendeuse me regarde avec compassion. La prochaine fois, j'enverrai le Grand Hibou Blond acheter le shampoing à ma place.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Ma pauvre Chouette!
Je connais ce sentiment de na pas être à sa place! c'est pour ça que je déteste aller chez le coiffeur!
Mais ton shampooing miracle tu ne peux pas le trouver sur le net?
(euh c'est quoi au fait?)
Bisous ma chouette et bonne semaine à toi!