2/15/2008

Portrait de l'hiver


Si vous tapez ‘Jean-Paul Lemieux’ dans le moteur de recherche Google image, vous trouverez des images de plusieurs peintures de cet artiste québécois. Vous verrez entre autres œuvres, quelques peintures d’enfants et de jeunes personnes debout devant une grande étendue de neige. Vous remarquez leurs yeux comme des sous noirs, à la fois curieux et mélancoliques. Par respect des droits d’auteurs, je n’ai pas osé afficher une œuvre de Lemieux sur mon blog – ce que vous voyez ci-haut provient de Wikipedia et n’est pas de Lemieux.

Je n’ai pas retrouvé ma peinture préférée de Lemieux sur Google image. Je ne me souviens plus de son titre. Mais la peinture est gravée dans ma mémoire : une jeune fille seule devant une étendue de neige. Le ciel est gris. C’est sans doute la fin de la journée – en tous les cas, la lumière n’est pas matinale. L’enfant a l’air un peu hébétée. On dirait que son nez va couler. Qu’elle reniflera dans un instant et qu’elle s’essuiera le nez avec sa manche. Qu’elle est dehors depuis longtemps, qu’elle a froid et qu’elle ressent cette tristesse de fin de journée d’hiver. Il n’y a pas de bruit, la neige feutre tout sauf le vent polaire qui l’angoisse un peu. Mais la tristesse est douce car elle la précipitera bientôt chez elle. Et dans la chaleur de son foyer, elle mangera un repas réconfortant auprès des siens. Si je devais expliquer l’hiver québécois d’antan à un étranger à l’aide d’une seule image, ce serait cette œuvre de Lemieux. Tristesse et réconfort, froid mordant et chaleur de l'âme.

Cet hiver s’accompagne de silence. Et donc, difficile à vivre dans une grande ville. Mais ce n’est pas impossible. Le weekend dernier, le Grand Hibou Blond et moi sommes allés nous promener dans un grand parc de Montréal, en fin d’après-midi. Tout d’un coup, le ciel a pris des couleurs polaires – d’abord un trou bleu acier parmi des nuages gris et jaunes. Puis, des rayons de soleil d’un blanc éblouissant. Et enfin, un coucher de soleil pastel en orange et lilas. De toute beauté. Nous étions éloignée de la route et entendions très peu le vroum-vroum des voitures. Le vent soufflait un peu. J’ai ressenti de l'angoisse. Au bout d’un moment, j’ai souhaité retourner à la maison pour y préparer un repas, humer l’odeur réconfortante des oignons sautés, faire des biscuits, déguster un verre de rouge qui réchauffe, m’assoupir. C’est ça l’hiver.

4 commentaires:

Marie a dit...

Home sweet Home.....

Solange a dit...

À vous lire aujourd'hui, il me semble apprécier un peu plus toute cette neige dans ma cour.

la chouette toquée a dit...

comme ce doit être beau ! ici il fait froid, le soleil brille mais rien à voir avec ton hiver. grâce aux changements climatiques il ne neige quasiment plus, c'est triste ! je n'ai pas répondu à ton tag, mille excuses mais j'avais pas la tête à ça ! une autre fois peut être ! réchauffe toi bien contre ton grand hibou et soyez heureux !

La Chouette a dit...

Eh bien, aujourd'hui lundi, la neige fond. C'est presque le printemps à Montréal!